Les sauvages ont semblablement une sorte de fruicts, qu’ils nomment Manobi, lesquelles croissans dans terre comme truffes noire lisse, et par petits filemens s’entretenans l’un l’autre, n’ont pas le noyau plus gros que celuy de noisettes franches, et de mesme goust. Continuant ? parler des arbres de la terre du Bresil, il y en a un que les sauvages nomment Sabauca?e, portant son fruict plus gros que les deux poings, et fait de la fa?on d’un gobelet, dans lequel il y a certains petits noyaux comme amandes, et presques de mesme goust. C’est que nonobstant la qualit? du succre, lequel, comme chacun s?ait, est si doux que rien plus, nous avons neantmoins quelquesfois express?ment laiss? envieillir et moisir des cannes de succre, lesquelles ainsi corrompues les laissans puis apres tremper quelque temps dans de l’eau, elle s’aigrissoit de telle fa?on qu’elle nous servoit de vinaigre. Touchant les cannes de succre, elles croissent fort bien et en grande quantit? en ce pays-l? : toutesfois nous autres Fran?ois n’ayans pas encores, quand j’y estois, les gens propres ni les choses necessaires pour en tirer le sucre (comme les Portugais ont ?s lieux qu’ils possedent par-del?), ainsi que j’ay dit ci-dessus au chapitre neufiesme, sur le propos du bruvage des sauvages, nous les faisions seulement infuser dans de l’eau pour la faire succr?e : ou bien qui vouloit en suc?oit et mangeoit la moelle

Et ? propos des cannes et roseaux, Calcondile en son histoire de la guerre des Turcs, recite qu’il s’en trouve en l’Inde Orientale qui sont de si excessive grandeur et grosseur qu’on en fait des nacelles pour passer les rivieres : voire, dit-il, des barques toutes entieres qui tiennent bien chacune quarante mines de bled, chacune mine de six boisseaux selon la mesure des Grecs. Surquoy, pour conclusion, je diray que tout ainsi que j’ay cy devant declar? qu’il n’y a bestes ? quatre pieds, oyseaux, poissons, ny animaux en l’Amerique, qui en tout et par tout soyent semblables ? ceux que nous avons en Europe : qu’aussi, selon que j’ay soigneusement observ? en allant et venant par les bois et par les champs de ce pays-l?, except? ces trois herbes : assavoir du pourpier, du basilic, et de la feugiere, qui viennent en quelques endroits, je n’y ay veu arbres, herbes, ny fruicts qui ne differassent des nostres. 2. chap. 79. afferme que la Nicotiane (laquelle dit-il retient ce nom de monsieur Nicot, qui premier l’envoya de Portugal en France) a est? apport?e de la Floride, truffes noire lisse distante de plus de mil lieu?s de nostre terre du Bresil (car toute la Zone Torride est entre deux) encor y a-il que quelque recherche que j’aye faite en plusieurs jardins, o? l’on se vantoit d’avoir du Petun, jusques ? present, je n’en ay point veu en nostre France

Au reste, combien qu’on appelle maintenant par de?? la Nicotiane, ou herbe ? la Royne Petun, tant s’en faut toutesfois que ce soit de celuy dont je parle, qu’au contraire, outre que ces deux plantes n’ont rien de commun, ny en forme ny en propriet?, et qu’aussi l’auteur de la Maison Rustique, liv. Et au reste quand ces ananas sont venus ? maturit?, estans de couleur jaune azur?, ils ont une telle odeur de framboise, que non seulement en allant par les bois et autres lieux o? ils croissent, on les sent de fort loin, mais aussi quant au goust fondans en la bouche, et estans naturellement si doux, qu’il n’y a confitures de ce pays qui les surpassent : je tiens que c’est le plus excellent fruict de l’Amerique. Neantmoins ils sont de couleur grisastre, et n’en est pas la croise plus dure que la gousse d’un pois : mais de dire maintenant s’ils ont fueilles et graines, combien que j’aye beaucoup de fois mang? de ce fruict, je confesse ne l’avoir pas bien observ?, et ne m’en souvient pas. Voila, non pas tout ce qui se pourroit dire des arbres, herbes et fruicts de ceste terre du Bresil, mais ce que j’en ay remarqu? durant environ un an que j’y ay demeur?

Cela passe par exemple par la mise en place de s?jours (week-end) autour de la truffe durant lesquels le visiteur peut pratiquer le cavage (r?colte des truffes) en compagnie de professionnels, et d?guster des recettes go?teuses. Prendre ensuite les ris et les mettre dans une sauteuse avec 10 petits champignons cuits et 2 moyennes truffes d?taill?es en lames. Apres qu’ils l’ont cueillie, et par petite poign?e pendue, et fait secher en leurs maisons, en prenant quatre ou cinq fueilles, lesquelles ils enveloppent dans une autre grande fueille d’arbre, en fa?on de cornet d’espice : mettans lors le feu par le petit bout, et le mettant ainsi un peu allum? dans leurs bouches, ils en tirent en ceste fa?on la fum?e, laquelle, combien qu’elle leur ressorte par les narines et par leurs levres trou?es, ne laisse pas neantmoins de tellement les sustanter, que principalement s’ils vont ? la guerre, et que la necessit? les presse, ils seront trois ou quatre jours sans se nourrir d’autre chose